J’ai décidé d’aborder ces trois notions, l’anxiété, le perfectionnisme et la procrastination car elles s’expriment souvent en même temps, elles se nourrissent entre elles, jusqu’à créer ensemble un cercle vicieux dont il est difficile de s’échapper.
Toutefois dans cet article, je me pencherai principalement sur la notion de la procrastination.
Ainsi, c’est la procrastination en tant que comportement humain négatif, voire le trouble qui sera le fil conducteur de cet article.
La procrastination est très présente dans le quotidien de beaucoup d’entre nous, ce qui s’exprime également lors de mes séances thérapeutiques ou de coaching à mon cabinet à Grasse (Alpes Maritimes) ou en visio.
Selon un sondage de mars 2019, 85% des Français procrastinent. Et ce « fléau » est encore plus répandu chez les jeunes entre 18-24 ans. 92% des jeunes avouent procrastiner.
Il existe même la journée mondiale de la procrastination.
C’est la date du 25 mars qui a été choisie pour nous sensibiliser à ce phénomène psychologique qui peut nous empêcher de réaliser des actions importantes pour nous, et parfois même détruire nos projets de vie.
Mais qu’est-ce que la procrastination ? Quelles sont ses principales causes ? Quel rôle peuvent jouer l’anxiété et le perfectionnisme lorsqu’on procrastine ? Et enfin, comment vaincre la procrastination ?
1. LA PROCRASTINATION ET SES PRINCIPALES CAUSES
1.1 La procrastination, qu’est-ce que c’est ?
Dans la vie quotidienne, il nous arrive à tous de manquer de motivation, de nous sentir débordés ou tout simplement d’avoir « la flemme » de faire une tâche prévue et de la reporter pour plus tard.
Toutefois certaines personnes sont les maîtres du « remettre au lendemain » ce qui devrait être fait aujourd’hui.
J’ai l’exemple de ce jeune homme qui effectuait son stage de maître-nageur et qui repoussait pendant des semaines l’animation de sa première activité à proposer. Il n’était jamais prêt, sa préparation n’était jamais assez parfaite.
La fin de son stage s’approchait et il était obligé de préparer toutes les activités à la fois, dans la panique, dans un stress terrible et au dernier moment.
Et comme il a avoué après avoir fini son stage, à cause de sa procrastination, il n’a pas pu tirer tous les bénéfices de son stage, il n’a pas acquis l’expérience que ce stage proposait à la base.
Il a aussi vécu des moments de vraie détresse psychologique, de stress, d’anxiété, de pression, des insomnies.
Un cercle vicieux s’est installé dans son cas : anxiété – perfectionnisme – procrastination – anxiété – échec…
La procrastination peut être définie comme l’incapacité à contrôler ses émotions, l’échec de régulation de soi. Elle est parfois confondue avec la paresse, mais il s’agit là plus d’un trouble psychologique.
Comme l‘affirme le professeur Tim Pychyl, spécialisée dans la psychologie à l’université Carleton « la procrastination n’est pas un problème de gestion de temps, c’est un problème de gestion des émotions ».
La procrastination est d’ailleurs jugée un peu irrationnelle.
Faire une tâche comme prévu, nous enlèverait une source de stress et nous soulagerait. Repousser la tâche amplifie des émotions négatives : frustration, culpabilité, stress et détruit notre estime de soi.
C’est comme si notre mental prenait le contrôle de nous.
Il trouvera d’ailleurs tout un tas d’occupations qui nous procureront un plaisir immédiat. Ces occupations nous empêcheront d’agir et nous maintiendront dans cet état irrationnel. Et nous les connaissons tous : les réseaux sociaux, Netflix, les jeux vidéo etc…
La procrastination peut donc mener à l’échec. Elle peut aussi altérer sérieusement notre santé mentale et provoquer des pathologies comme l’anxiété, les phobies ou la dépression.
1.2 Les causes de la procrastination
Nombreuses sont les causes qui nous mènent à la procrastination.
L’anxiété, l’angoisse ou tout simplement la peur.
Mais peur de quoi ? La peur de l’échec, la peur du jugement ou même la peur de réussir. Oui c’est paradoxal, mais on peut appréhender le succès de façon inconsciente. Ainsi on met en place les mécanismes d’évitement et de contrôle absolu et on ne fait rien.
Le perfectionnisme, est l’ami proche de l’anxiété. De peur de ne pas faire assez bien, de ne pas réussir à la perfection dès la première fois, nous repoussons une tâche pourtant tout à fait accessible. Nous n’acceptons pas le travail imparfait et nous restons bloqués.
Les doutes et l’incertitude sur nos objectifs et sur nos compétences. Parfois, nous nous trompons tout simplement de parcours. Nos projets ne sont plus alignés avec nos valeurs personnelles ou bien ne correspondent pas/plus à nos besoins et attentes. Nous n’osons pas l’admettre et nous procrastinons.
Le manque de motivation, l’ennui peuvent également saboter l’exécution d’une tâche. Nous procrastinons car ce que nous devons faire ne nous passionne pas. Et dans ce cas, il vaut mieux revoir nos objectifs et projets.
Le surmenage et le manque de concentration sont aussi une des causes de procrastination. Une charge trop importante nous éloigne de nos projets et ne nous permet pas de nous concentrer pleinement sur notre objectif ou sur une tâche qui nous tient pourtant à cœur. Ainsi, nous la repoussons encore et encore.
2. L’ANXIÉTÉ, LE PERFECTIONNISME ET LA PROCRASTINATION
L’anxiété et la procrastination sont les deux causes principales et les plus fréquentes de la procrastination. De plus, elles sont étroitement liées. Elles s’auto-alimentent et créent un cercle vicieux sans issue : anxiété – perfectionnisme – stress – procrastination – stress- anxiété….
La procrastination liée à l’anxiété, nous met face à nos peurs profondes et en dit long sur le manque de confiance en nous.
Nos peurs nous paralysent de façon irrationnelle et il nous est impossible de nous mettre au travail. Nous nous comparons aux autres et nous appréhendons l’opinion des autres. La pression est tellement forte que nous décidons de ne rien faire.
Le perfectionnisme qui nous empêche de nous mettre en action, exprime notre rapport à nous et alerte sur une faible estime de nous.
Nos aspirations élevées, un niveau de performance irréprochable nous mettent à l’épreuve et engendrent une charge mentale insoutenable.
Or chaque tâche, même faite de façon modeste et imparfaite, vaut la peine d’être faite.
Et de toute façon, peu importe le niveau de notre exigence, nous ne pouvons pas plaire à tout le monde. Ce sera toujours 50/50 car nous sommes tout simplement tous différents. Nous avons tous des perceptions ou des goûts différents.
Lorsque nous sommes perfectionnistes et que nous appréhendons le jugement des autres, nous nous fixons des objectifs trop hauts, impossibles à atteindre et nous préférons ne rien faire. Nous éprouvons des difficultés à nous mettre au travail. Cette course à la perfection nous empêche d’agir.
Le temps passe, nous procrastinons, nous perdons en efficacité et en productivité. Le stress et l’angoisse nous envahissent. A cause de notre état psychologique, il nous est impossible de nous concentrer, de nous motiver et nous fonçons droit vers l’échec.
Et bien sûr, l’échec va saboter encore plus notre estime et notre confiance en nous.
Ce cercle vicieux est avant tout un mécanisme psychologique, un trouble émotionnel très difficile à gérer sans une aide extérieure. Il faut absolument confronter nos peurs, nos exigences de perfectionnisme, nos blocages avec un regard extérieur. Il nous faut une nouvelle perception pour nous extirper de ce piège dans lequel nous nous sommes laissés entraîner par nos obsessions et nos propres chimères.
3. COMMENT S’EN SORTIR ? COMMENT LA SOPHROLOGIE ET L’HYPNOSE PEUVENT AIDER ?
3.1 Les conseils pour s’en sortir
– Identifier les raisons de la procrastination
Tout d’abord, il est primordial d’identifier les raisons de la procrastination, de revoir notre organisation du temps et notre hygiène de vie.
Si la procrastination devient une source de souffrance psychologique et qu’il nous est difficile de prendre du recul et avoir un regard critique, une aide extérieure peut s’avérer précieuse.
Un thérapeute, un psy ou un coach peuvent nous guider pour comprendre nos émotions, identifier les sources de nos blocages et booster notre motivation.
– Mettre en place une gestion du temps
Il est important de choisir les moments où notre productivité sera maximale.
Le moment où nous sommes reposés, où nous pouvons nous concentrer, sans sources de distractions.
– Etablir un plan d’action
Un plan réaliste, des objectifs atteignables et surtout un plan découpé en petites étapes seront utiles pour nous motiver.
Vous pouvez commencer par une toute petite tâche, la plus facile, mais elle doit marquer le début d’un commencement. Et vous devez persévérer le lendemain pour avancer pas à pas. Et ainsi, jour après jour, jusqu’à ce que votre mental enregistre ce travail quotidien comme une habitude, simple et naturelle. Dans ce processus, vous devez faire preuve d’une certaine discipline, voire vous faire violence au début.
– Utiliser la méthode des petits pas
Si malgré ce plan d’action, vous vous sentez toujours dépassés, concentrez vous uniquement sur une première étape et son objectif. Découper cette étape en petits objectifs, et travailler sur un seul petit objectif sans penser aux autres. Passez ainsi d’un petit objectif à l’autre et jusqu’à la fin de la première étape. La suite se mettra en place naturellement.
La bataille contre la procrastination est une bataille contre les mécanismes psychologiques bien ancrés dans notre comportement quotidien. Pour remporter cette bataille, nous avons besoin de volonté, de motivation, de détermination et de soutien extérieur.
3.2 La sophrologie et l’hypnose, ces méthodes qui peuvent aider
La sophrologie, tout comme l’hypnose peuvent vous aider à mener la bataille contre la procrastination de façons très variées.
Grâce à la sophrologie et l’hypnose vous allez comprendre vos émotions, vos souffrances et vos blocages. Vous allez découvrir également l’origine psychologique de votre procrastination et comprendre la source de votre souffrance et de votre auto sabotage.
En utilisant les visualisations positives, proposées par la sophrologie et l’hypnose, vous allez retrouver la motivation et l’enthousiasme.
Et enfin, avec ces deux méthodes douces, vous allez apaiser votre anxiété, vos émotions et reconstruire votre estime de soi et votre confiance en vous.
N’hésitez pas à demander de l’aide et à vous faire accompagner durant ces moments où la procrastination, l’anxiété et le perfectionnisme vous empêchent de vivre sereinement.
Et pour aller plus loin, vous pouvez lire mon article sur les blessures de l’enfance pour vous aider à découvrir les sources de votre perfectionnisme ou de vos peurs : https://www.sofrologos.com/blog/5-blessures-de-lenfance-selon-lise-bourbeau/
Ou regarder cette vidéo de David Laroche qui donne des clés pour vaincre la procrastination :
